Un grand symposium international sur le thème « Comprendre le jardin japonais – spiritualité ou science » aura lieu à Kyoto en ce mois d’Octobre, à l’Université d’Art et de Design.
Car même si quelques professionnels du jardin au Japon sont prêts à utiliser sur le Web des inventions totalement occidentales comme les expressions « jardin zen » ou « taille en nuages » pour des raisons sonnantes et trébuchantes plutôt évidentes (eh oui, cela existe … même au Japon !), d’autres plus sérieux restent soucieux de leurs traditions en se posant des questions plus fondamentales.
Voici la ligne maîtresse de ce symposium…
« Le jardin japonais est devenu un objet de réflexion consciente depuis la fin du XIXe siècle. Elle a fait des jardins japonais une expression artistique distincte qui pourrait se développer avec son propre intérêt spirituel dans la richesse écrasante de la société moderne. Elle a énormément bénéficié du monde des affaires et de la recherche. Des sommes énormes ont été investies dans le développement des paysages qui ont été incorporés dans un contexte de culture et de sciences humaines.
La signification de ces paysages et jardins a également été étendue, soutenant énormément à son tour la modernisation des processus. Les projets intellectuels récents comme Roppongi Hills ou Namba Parcs, respectivement à Tokyo et Osaka, montrent l’expression ultime du paysage dans les lieux de décision post-fordistes, soutenant pleinement des notions culturelles plus larges. Mais la renommée fait des victimes quand elle cherche à perpétuer sa propre image, perdant de vue l’objet de sa renommée – le jardin japonais ne fait pas exception à cette règle. Le plus évident reste les obligatoires « jardins japonais » présentés lors d’expositions mondiales qui, sans beaucoup d’authenticité essayent de suggérer quelques standards d’une sorte d’esthétique. Et des livres sur « Comment créer votre propre jardin japonais en une demi-journée » sont toujours offerts à la pelle et par un large éventail de soi-disant spécialistes : Amazon.com a proposé 13.633 titres ce dernier mois d’Août à la requête ‘Japanese Garden’.
Au Japon, dans le même temps, les étudiants de première année en horticulture ou architecture du paysage débattent à savoir s’ils doivent devenir professionnel de style occidental ou de style japonais. Lutter contre cette vision réductrice du jardin japonais, en essayant de faire cas qu’il n’y a pas une telle recette pour créer des jardins japonais, c’est comme crier contre le vent dans le désert. L’histoire de l’art du jardin au Japon n’a pas été en mesure dans le siècle passé d’échapper à une telle perte de concentration intrinsèque, et elle a été alimenté – et non le moindre – par les entreprises paysagistes et les politiques culturelles du gouvernement japonais.
Dans ce tourbillon de la politique de la culture stratégique, du kitsch et de la superficialité, la question pressante surgit : Comment pouvons-nous comprendre le jardin japonais ? Est-il un havre spirituel, un outil personnel d’illumination? Ou est-ce plutôt un objet de recherche – et dans ce cas – quel en est le point de départ, les paradigmes avec lesquels il peut être abordé ? Ou n’est-il pas plus que ce qu’il est simplement : une perfection technique de l’horticulture avec une tradition séculaire dans la compréhension mutuelle par les jardiniers qui ne parlent, ni n’écrivent, mais font seulement leur travail ?
Ce symposium espère faire la lumière sur ces thèmes, au travers de leur examen par d’éminents conférenciers sur le sujet. »
Un grand merci à mon maître de jardin SANO San, qui m’a transmis ces informations ! Et un grand merci à tous ces éminents spécialistes du jardin japonais au JAPON! Cela fait du bien… car ici, en Occident, j’ai parfois l’impression de prêcher dans le désert !