Pas japonais … ou faux-pas japonais

        Passionnée d’authenticité dans tous les aspects de ma vie, je m’applique depuis un certain nombre d’années maintenant à vous enseigner la pratique du jardin et de la taille japonaise authentique et traditionnelle, telle qu’elle m’est transmise par mes maîtres japonais, cette recherche d’excellence participant en partie à l’ouverture de notre esprit.

Et aujourd’hui, il m’est apparu fondamental de vous parler de pas japonais… les fameux et incontournables tobi-ishi. A la base, ce terme signifie « pierres volantes », et lors de la réalisation, on doit les mettre en scène de manière à donner l’impression qu’elles flottent, qu’elles survolent le sol sur lequel elles sont placées. Chacune des pierres est scellée aux endroits successifs où l’on vient placer le pied pendant la marche, et une allée s’avère bien conçue uniquement lorsque l’on peut s’y engager et y déambuler les yeux fermés, sans faire de faux-pas, n’y trébucher…

niwaki taille japonaise jardin japonais frederique dumas voyage d'etudes au japon tsubo-niwa jardin shizen no sei

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Voici à contrario un croquis en exemple réalisé à partir de ce que l’on peut rencontrer en France, et notamment dans un jardin passant pour une référence aux yeux des médias et du grand public en matière de jardin japonais…

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Même en imaginant que ceci puisse éventuellement exister au Japon en théorie, ce cas de figure n’y est jamais réalisé. Depuis presque dix ans maintenant que je visite et étudie des jardins japonais, connus, peu connus ou totalement inconnus dans ce pays, en long, en large et en travers, je ne l’ai jamais, absolument jamais rencontré. Ce cas de figure est ce qu’on apprend en France ou dans d’autres pays occidentaux, dans un cursus d’aménagement paysager à la catégorie « pas japonais », mais qui encore une fois n’existe pas dans la réalité au Japon. Ce ne sont que des pas japonais à la sauce occidentale et surtout à la limite de l’impratiquable !

Et au delà de toute considération esthétique, qui reste très subjective, il y a à cela une raison pratique fondamentale, propre au Japon, et qui tombe sous le sens.
Quelqu’un voit-il laquelle ?

NB: Ceux à qui j’en ai déjà enseigné la raison, ou mes amis japonais, sont bien évidemment invités à ne pas répondre à cette question… 😉 . Trop facile pour eux !

12 commentaires

  1. OUI, BRAVO !!! Le port du kimono féminin. Quiconque a porté au moins une fois dans sa vie un kimono japonais sait qu’il serait impossible de marcher sur les pas de passage de ce croquis !!!
    Pas seulement les geisha…

  2. Merci, merci, pour tout ce que tu communiques, merci de nous faire ouvrir les yeux, que ce soit sur les jardins ou sur la vie en général.

  3. En voyant le titre, je pensais à un article sur les pas japonais en béton.
    Je vais visiter ce jardin fin juin, je regarderais avec attention 😉

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